Auteur : Laurent Gounelle
Année de publication : 2010
Nombre de pages : 475 pages
Narrateur : Le protagoniste
Personnages principaux
- Alan Greenmor : Le protagoniste, américain d’origine française, travaillant dans un cabinet de recrutement à Paris.
- Yves Dubreuil : Une personne riche et mystérieuse qui propose d’aider Alan à surmonter sa dépression.
- Audrey : La copine d’Alan.
- Luc Fausteri et Grégoire Larcher : Les chefs d’Alan au cabinet de recrutement.
- Alice : La collègue d’Alan au cabinet de recrutement.
- Marc Dunker : Le directeur du cabinet de recrutement.
- Catherine : L’assistante de Dubreuil.
- Vladi : Le chauffeur et garde-corps de Dubreuil
- Mme Blanchard : La propriétaire de l’immeuble où vit Alan
- Fisherman : Un journaliste économique.
- La mère et le père adoptif d’Alan.
Aperçu
Après la mort de sa mère, Alan vivant aux états unis
décide de revenir à Paris, sa ville natale, et trouve difficilement un travail
dans un cabinet de recrutement. A un moment donné, il pense qu’il a réussi à
trouver son bonheur, surtout après avoir rencontré Audrey, mais tout son monde
s’effondre quand celle-ci disparait soudain sans le moindre avertissement.
Dévasté, il décide de se suicider en sautant du haut de la tour Eiffel. Mais heureusement
pour lui, une personne mystérieuse surgit de n’importe où et lui propose un
deal : renoncer à la décision de suicide et en contrepartie, l’autre
s’engage à changer sa vie vers le mieux à condition qu’il applique à la lettre
tout ce qu’il lui ordonne. Le roman raconte la relation entre Alan et cette personne
inconnue et décrit comment celle-ci va influencer la vie d’Alan à travers une
aventure qui mélange suspense, action et développement personnel.
Les points positifs
1. Les discussions entre Alan et Dubreuil sont très riches sur le plan psychologie et développement personnel et traitent plusieurs sujets intéressants, tels : la liberté, la confiance en soi, la communication, le discours en public, etc…
« D’après ce que j’ai mis en évidence hier, tu aimes bien passer pour celui qui fait des efforts pour les autres, et tu espères que tu seras apprécié en retour pour tes « sacrifices ». Et puis, tu aimes aussi un peu te faire plaindre et attirer ainsi la sympathie des gens. Entre nous, c’est bidon : toutes les études montrent qu’on se sent tous plus attirés par ceux qui assument leurs choix et vivent ce qu’ils ont choisi de vivre. Finalement, tes jérémiades n’émeuvent que toi... »
« Je réalisai pleinement le sens de ce que je venais d’expérimenter : l’attitude des autres à mon égard était conditionnée par mon propre comportement... C’était moi qui induisais leurs réactions. »
« Ce que je veux, c’est que tu deviennes imparfait pendant quelque temps, jusqu’à ce que tu réalises que tu es toujours vivant, que cela ne change rien pour toi, et que tes relations avec les autres ne se sont pas détériorées. »
« J’ai besoin d’avoir un travail qui apporte quelque chose aux autres, même s’il ne change pas la face de l’univers. Je veux me coucher le soir en me disant que ma journée a été utile, que j’ai apporté ma pierre à l’édifice. »
« C’est la caverne de Platon ! Platon décrivait des gens nés dans une sorte de grotte très sombre dont ils n’étaient jamais sortis. Cette caverne était leur univers et, bien que glauque, elle leur était familière et donc rassurante. Ils refusaient obstinément de mettre le pied dehors car, ne connaissant pas l’extérieur, ils se l’imaginaient hostile, dangereux.Il leur était dès lors impossible de découvrir que cet espace inconnu était en fait empli de soleil, de beauté, de liberté... Beaucoup de gens vivent aujourd’hui dans la caverne de Platon sans s’en rendre compte. Ils ont une peur bleue de l’inconnu et refusent tout changement qui les touche personnellement. Ils ont des idées, des projets, des rêves, mais ne les accomplissent jamais, paralysés par mille peurs injustifiées, les pieds et les poings liés par des menottes dont ils sont pourtant les seuls à avoir la clé. Elle pend autour de leur cou, mais ils ne la saisiront jamais. »
« Si tu veux rester jeune toute ta vie, continue d’évoluer, d’apprendre, de découvrir, et ne t’enferme pas dans des habitudes qui sclérosent l’esprit, ni dans le confort engourdissant de ce que tu sais déjà faire. »
2. L’auteur décrit d’une façon claire le métier de
recrutement (Les objectifs, les principes, les bases), l’ambiance qui règne
dans les cabinets de recrutement et ce qui se passe derrière les coulisses (Les
problèmes, les conflits, les violations de loi).
3. Le livre contient des informations très utiles en
matière de bourse, finance et création d’entreprises, et met l’accent sur plusieurs
problématiques à savoir : Comment établir un équilibre entre l’intérêt des
actionnaires et celui des clients ? Comment assurer un bon gain financier
tout en maintenant l’éthique ?
4. L’auteur a réussi à dresser la psychologie d’Alan
dans toutes les phases du roman depuis son enfance où il était contraint à satisfaire
les attentes de sa mère, passant par ses sentiments contradictoires et
compliquées envers sa carrière et son travail, son pic de bonheur après avoir
rencontré Audrey, sa dépression et sa décision de mettre fin à ses jours et
puis le changement dans son comportement et son psychique à l’aide de Dubreuil.
Les points négatifs
1. L’auteur reste fidèle à son style direct basé sur le
dialogue, les discussions et les missions. J’avais l’impression que je relis « L’homme
qui voulait être heureux ». Dans un roman, je préfère que les messages
soient transmises entre les lignes et que l’auteur respecte l’intelligence des
lecteurs et les laissent comprendre la morale eux-mêmes à travers l’histoire.
2. Le langage utilisé par l’auteur est très basique et
pas très réel
- Il contient des questions courtes avec des réponses prévisibles.
- C’est rare qu’un personnage interrompe l’autre, ce qui n’est pas le cas dans la vie réelle.
- La discussion va dans un seul sens, comme s’il s’agit d’une leçon plutôt que d’une discussion.
3. Il y a plusieurs problèmes dans les événements :
- Des événements inutiles qui n’ajoutent rien à l’histoire et qui n’ont pas de continuité (Demander à Alan de tuer quelqu’un : un événement trompeur qui m’a rappelé un peu le film « Wanted » et qui n’a pas de lien avec le reste de l’histoire).
- Des événements très banales utilisés par l’auteur pour créer du suspense gratuit (Demander à Alan de fumer à chaque fois Dubreuil le demande : La morale derrière est très évidente, et pourtant cet événement occupe une bonne place de l’histoire).
- Les réactions et les décisions d’Alan ne sont pas assez justifiées (Pourquoi Alan accepte l’aide d’une personne inconnue ? Pourquoi ne pas demander l’aide de la police dès la première mission et ne pas attendre que les choses se compliquent ? Pourquoi sa copine le laisse tomber facilement sans une vraie résistance ? ).
- Toutes les missions proposées par Dubreuil sont à mon avis exagérées et parfois sans bonne raison (se tenir nu devant sa propriétaire). Je comprends que le but de l’auteur est de pousser le protagoniste à l’extrême pour traiter son manque de confiance, mais est ce que le fait d’être méchant, ridicule et sadique envers les autres est la bonne méthode pour ça ?
Evaluation
En résumé, on ne peut pas nier que le roman à travers
la relation entre Alan et Dubreuil discute plein de sujets intéressants,
surtout sur le plan psychologique. Mais à mon avis, le vrai problème du livre
est qu’on ne peut pas le catégoriser. Est-ce qu’il s’agit d’un livre de
développement humain ou bien d’un roman d’action ou d’un thriller ? On ne
peut pas trancher. On a l’impression que l’auteur n’avait pas un objectif clair
dès le début et qu’à chaque phase du roman il change de peau. Au début, avec l’apparition
de Dubreuil et la première mission donnée à Alan, on croit qu’il s’agit d’un
roman de suspense. Mais juste après, on comprend qu’il s’agit plutôt d’un roman
psychologique qui transmet des messages à travers les discussions entre
Dubreuil et Alan et les missions assignées à celui-ci. Ensuite, le roman se
transforme en un roman d’action avec un rythme très rapide, et vers la fin, on
trouve un passage à l’américaine où toute une audience est émue par le discours
du protagoniste même s’il n’y connait rien en bourse ou en finance. Et laissons
de côté la fin Indienne du roman qui était prévisible dès le départ.
Ainsi, si on prend chaque partie du roman à part, on
peut dire que l’auteur a réussi à montrer sa maitrise pour chacune des catégories,
mais si on prend la globalité du roman, on trouve qu’il n’est pas très homogène
et n’a pas un seul fil conducteur des événements. Pour tout ceci, la note que
je lui donne est 3/5.
Amal