Marx
Le Mouvement Naturaliste (Marx, Darwin et Freud)
Le mouvement naturaliste a commencé depuis le milieu du xixe siècle pour se poursuivre jusqu'à une bonne partie du xxe siècle. En effet, le terme « Naturalisme » signifie une conception de la nature qui ne reconnaît que la nature et le monde sensible comme réalité. Ainsi, un naturaliste fond ses recherches exclusivement sur des faits naturels et non sur des considérations d'ordre rationnel ou religieux. Les mots clés du milieu du xixe siècle en philosophie et en science étaient « nature » « milieu », « histoire », « évolution » et « développement ». Dans ce sens, on peut annoncer que Marx, Darwin et Freud étaient des naturalistes. Pour Marx, l'idéologie des hommes était le produit des conditions matérielles de la société. Pour Darwin, l'homme était le fruit d'une longue évolution biologique. Quant à Freud, les actions des hommes sont souvent le fait de pulsions ou d'instincts.
Karl Marx
« Les philosophes se bornent à interpréter le monde alors qu'il s'agit de le transformer »
Hegel a marqué la fin des grands systèmes philosophiques. Après lui, la
philosophie s'est orientée dans ce qu’on appelle une « philosophie de
l'existence » ou une « philosophie de l'action ». Il est vrai que Marx était
marqué par la pensée de Hegel, mais il avait pris distance avec l’idéalisme de
ce dernier. Marx n'était pas seulement philosophe mais aussi historien,
sociologue et économiste. Sa pensée avait une visée pratique et politique ce
qui a amené de grands bouleversements.
En 1848, Marx publia avec son ami et collègue Friedrich Engels le célèbre
Manifeste du parti communiste qui commença par la phrase suivante : « Un
spectre hante l'Europe - le spectre du communisme. ». A la fin du manuscrit
étaient écrites les phrases suivantes :
« Les communistes dédaignent de dissimuler leurs conceptions et leurs desseins. Ils expliquent ouvertement que leurs objectifs ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout ordre social passé. Que les classes dominantes tremblent devant une révolution communiste. Les prolétaires n'ont rien à y perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS ! ».
Lénine, Staline, Mao et beaucoup d'autres ont apporté leur contribution au
marxisme ou « marxisme-léninisme ». Ainsi, après Marx, le mouvement s'est
scindé en deux :
- La social-démocratie : elle tend à instaurer lentement et en douceur une société de type socialiste. Il s'est surtout répandu en Europe de l'Ouest
- Le marxisme-léninisme : il a conservé la foi de Marx selon laquelle seule la révolution peut combattre la vieille société de classes. Il a eu beaucoup de succès en Europe de l'Est, en Asie et en Afrique.
Selon plusieurs penseurs, Marx a contribué à améliorer la situation humaine
et combattre la misère et l'oppression dans plusieurs pays avec ses nouvelles
idées révolutionnaires. Cependant, beaucoup d’économistes contemporains
relèvent que Marx s'est trompé sur plusieurs points assez importants telle que l'analyse des crises du régime capitaliste, sans perdre de vue les
conséquences monstrueuses de l’application de ses idées par les communistes de
l’Union soviétique qui a créé une nouvelle forme d’oppression.
Pensée
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Détails – Extraits du livre
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Marx était le philosophe du « matérialisme historique » : Marx
souligne que les forces économiques au sein de la société introduisent toutes
sortes de changements et font progresser l'histoire.
- Les changements des
conditions matérielles de vie sont le véritable moteur de l'histoire.
- Les conditions matérielles
déterminent de nouvelles conditions spirituelles
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- Il n'était pas un « philosophe matérialiste » dans
le sens des philosophes atomistes de l'Antiquité, ou encore du matérialisme
mécanique des xvIe et xvIIe siècles.
- Hegel avait expliqué que le développement
historique provenait de la tension entre des éléments contradictoires qui
disparaissaient sous le coup d'un brusque changement. Hegel nommait cette
force motrice de l'histoire l'Esprit du monde ou la Raison universelle.
- Marx est d'accord avec cette pensée mais, selon lui, Hegel mettait tout
la tête en bas. Ce ne sont pas les conditions spirituelles qui sont à
l'origine des changements dans les conditions matérielles de l'existence,
mais le contraire : les conditions matérielles déterminent de nouvelles
conditions spirituelles.
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Marx appelle les conditions matérielles, économiques et sociales, par « infrastructure ».
Le mode de pensée d'une société, ses institutions politiques, ses lois,
sans oublier sa religion, son art, sa morale, sa philosophie et sa science,
Marx les appelle « la superstructure ».
Selon Marx, la superstructure n'est que le reflet de
l'infrastructure.
Marx prend en considération la relation dialectique entre
l'infrastructure et la superstructure : « le matérialisme
dialectique ».
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Marx était conscient que la superstructure d'une société pouvait
influencer l'infrastructure, mais il ne reconnaissait pas à la superstructure
d'histoire indépendante.
Tout le développement de l'histoire, de la société esclavagiste de
l'Antiquité jusqu'à nos sociétés industrielles, est dû avant tout à des
modifications de l'infrastructure de la société.
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Marx définit trois couches de l'infrastructure de la société :
- Les ressources naturelles : Tout ce qui concerne le climat ou les
matières premières.
- Les moyens de production : les outils, les appareils et les machines
dont disposent les hommes au sein de la société.
- Qui possède ces moyens de production. L'organisation du travail,
c'est-à-dire la répartition du travail et le statut des propriétaires, c'est
ce que Marx a appelé les rapports de production.
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Selon Marx, la première couche à savoir les ressources naturelles
permettent de jeter les fondations de la société et de délimiter quel type de
production cette société pourra avoir. Du même coup on définit clairement
quel genre de société et de culture on aura.
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Selon Marx, le mode de production au sein d'une société détermine
l'aspect politique et idéologique de la société.
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Marx dit que c'est la classe dirigeante qui, en gros, détermine ce qui
est bien et ce qui est mal. Car toute l'histoire n'est qu'une histoire de
luttes de classes. L'histoire ne fait que retracer la lutte pour s'emparer
des moyens de production.
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Toutes les phases historiques se caractérisent, selon Marx, par une
opposition entre deux classes sociales.
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Dans la société esclavagiste de l'Antiquité, on trouve cette opposition
entre les esclaves et les citoyens libres ; dans la société féodale, entre le
seigneur et le paysan et, par la suite, entre le noble et le bourgeois. Mais
à l'époque de Marx, la société était dite bourgeoise, ou capitaliste, et
l'opposition se jouait entre le capitaliste et le travailleur ou prolétaire.
D'un côté il y a ceux qui possèdent les moyens de production, de l'autre ceux
qui ne les possèdent pas.
Et parce que la classe dirigeante ne veut pas laisser échapper son
pouvoir, seule une révolution peut l'obliger à le faire.
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Pour Hegel comme pour Marx, le travail est intimement lié au fait d'être
un homme. C’est une chose positive.
Cependant, Marx critique le mode de production capitaliste :
- Le travailleur produit une marchandise qui aura un certain prix de vente.
- Après avoir soustrait le prix de vente, le salaire du travailleur et les
autres coûts de production, il restera toujours ce que Marx appelle la
plus-value ou le profit.
- Ainsi, le capitaliste détourne à son profit une valeur que le travailleur
seul a créée. C'est ça, l'exploitation.
- Le capitaliste peut alors investir une partie de son profit dans un
nouveau capital. Mais ce sera à seule fin de pouvoir baisser les coûts de
production et d'augmenter encore, de ce fait, son profit.
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Dans le système capitaliste, l'ouvrier travaille pour quelqu'un d'autre.
Son travail lui devient quelque chose d'extérieur, quelque chose qui ne lui
appartient plus. Il devient étranger à son propre travail et de ce fait
étranger aussi à lui- même. Il perd sa réalité en tant que personne. Marx
utilise l'expression hégélienne pour dire que le travailleur est l'objet d'un
processus d'aliénation.
Bref, ce qui devait permettre à l'homme de s'élever faisait de lui un
animal.
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Marx pensait que le capitalisme est un système économique qui
s'auto-détruit parce qu'il n'est pas guidé par la raison. Vu sous cet angle,
le capitalisme est un élément de progrès, c'est-à-dire une étape nécessaire
sur la voie du communisme.
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Le capitaliste fait un certain profit et en utilise une partie pour
moderniser l'entreprise. Il achète de nouvelles machines et réduit ainsi son
personnel. Il fait tout ça pour être plus concurrentiel sur le marché. Mais
il n'est pas le seul à penser ainsi. Tous les maillons de la chaîne de
production doivent être de plus en plus rentables. Les usines s'agrandissent
et finissent par appartenir à une poignée d'hommes.
On a de moins en moins besoin d'ouvriers. Le chômage s'installe et les
problèmes sociaux deviennent de plus en plus importants. De telles crises
sont le signal que le capitalisme court à sa perte.
Mais on pourrait citer d'autres traits autodestructeurs dans le régime
capitaliste. Que se passe-t-il quand tout le profit doit être lié au système de
production sans créer malgré cela assez de plus-value pour rester
concurrentiel? Le capitaliste va baisser les salaires, les travailleurs deviendront si pauvres
qu'ils n'auront plus les moyens d'acheter quoi que ce soit. le pouvoir
d'achat baisse. Et c'est un cercle vicieux.
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Marx a annoncé la fin de la propriété privée de type capitaliste. Il se
considère dans une situation pré-révolutionnaire.
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Pendant une période, une nouvelle classe sociale, à savoir les
prolétaires au pouvoir, dominera la classe bourgeoise. C'est ce que Marx a
appelé la dictature du prolétariat. Mais après une période de transition, la
dictature du prolétariat sera à son tour balayée par une « société sans
classe » : le communisme. Ce sera l'avènement d'une société où les moyens de
production appartiennent à « tous », c'est-à-dire au peuple lui-même. Dans
une telle société, chacun aurait « sa place selon ses capacités » et recevrait
« selon ses besoins ». Le travail en outre appartiendrait au peuple lui-même
et il n'y aurait plus d'aliénation.
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Rachida KHTIRA
Software Engineer at the Moroccan Ministry of Finance.
Interests: Reading, travel and social activities.
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