Nombre
de pages, Édition
208
pages, archi poche.
A
propos du livre
Ce
livre a été écrit par l’auteur pour mettre au clair ses convictions à propos de
différentes questions sociales, religieuses et politiques. Ceci dans le but de
répondre à ceux le décrivant comme intellectuel controversé qui déclenche des
débats infinis et à ceux l’accusant par un « double discours » qui change
selon les personnes et les situations.
Idées
principales
Le
livre contient 17 chapitres. Dans chaque chapitre, l’auteur a expliqué son
point de vue à propos d’un sujet bien précis.
CHAPITRE 1 : Premiers
pas, premiers enseignements
CHAPITRE 2 : Musulman
et « Intellectuel controversé »
Parler
en tant que « savant musulman » a poussé les occidentaux à considérer
l’auteur comme une personne suspicieuse ayant un agenda caché, celui
d’islamiser l’occident et de créer des liens avec les terroristes.
CHAPITRE 3 : Plusieurs
fronts, deux univers, une parole
Les
fondements des différentes cultures et religions de l’occident sont compatibles.
==> Il ne faut pas donc déclencher des
guerres mais plutôt trouver des zones d’intersection et des points communs pour
fonder une relation basée sur le respect, l’humilité et la cohérence.
CHAPITRE 4 : Crises
croisées
Le
problème des musulmans à l’occident n’est pas théologique mais plutôt psychologique
dû à une crise de confiance entre les musulmans et les occidentaux.
CHAPITRE 5 : Rapides
évolutions, silencieuses révolutions
L’auteur
établit une comparaison entre la 1ère génération des musulmans en
occident et les 2ème et 3ème générations.
1ère
génération
|
2ème
et 3ème génération.
|
Modeste
et isolée.
|
Pas
de problème avec la laïcité.
|
Lutte
pour garder l’identité de leur pays natal.
|
Prête
à avoir l’identité de leur pays hôte.
|
Considère
comme étranger le pays où elle réside, surtout après la confirmation de
certains savants.
|
Se
considèrent comme des occidentaux musulmans.
|
Il y a une grande évolution de pensée et d'attitude chez
les musulmans en occident
CHAPITRE 6 : Identités
multiples : d’abord européen, américain, australien ou musulman ?
1. Pour l’occident, la
loyauté des musulmans revient à choisir entre leur appartenance ou leur
religion.
2. L’auteur propose de
séparer les deux niveaux spirituel et citoyen : Selon la situation,
l’individu a donc telle ou telle identité, sans que cela soit
contradictoire.
3. Si les deux
identités se confrontent, par exemple, le cas d’un musulman résidant dans
un pays occidental qui décide de mener une guerre contre son pays natal. Dans
ce cas, il faut se baser sur les principes de justice et de dignité et être
capable de manifester pacifiquement contre son gouvernement si cette guerre est injuste.
CHAPITRE 7 : L’islam
occidental : religion ou culture
1. Le credo (al aqida) est unique et commune à tous les musulmans. Par
contre, il y a deux niveaux de diversité : diversité d’interprétations et diversité
culturelle relative aux traditions adaptées à l’Islam.
==> L’Islam occidental est l’union du credo
et de la culture occidentale.
==> Il faut distinguer ce qui est religieux
de ce qui est culturel et discuter à la base des intersections.
CHAPITRE 8 : Les musulmans
« culturels » les réformistes, les littéralistes, etc.
1. L’auteur distingue
4 catégories des musulmans à l’occident :
2. Dans la 4ème catégorie, il y a trois courants différents:
Courant
littéraliste
|
se
base sur la lettre des sources scripturaires et considère que le savoir
islamique élimine tous les autres savoirs.
|
il
critique les réformistes et leur fait sortir de l’islam.
|
Courant
réformiste
|
Respecte
les prescriptions et interdits de l’Islam mais sans négliger les évolutions
des sociétés.
|
Au
lieu de la réforme d’adaptation, l’auteur propose une réforme radicale qui
reconsidère les sources et les fondements de la jurisprudence.
|
Courant
sûfi
|
se
considèrent comme les gardiens de la substance islamique et revendiquent une
autonomie vis à vis des autorités.
|
ils
sont parfois instrumentalisés pour donner l’image de l’Islam sécularisé.
|
1. La séparation de la
« maison de paix » et de « la maison de guerre » cause
un sérieux problème pour les musulmans de l’occident.
==> L’auteur préfère la notion de la « maison
de témoignage » où les musulmans suivent les principes de l’Islam tout en
respectant la loi.
2.
Les demandes des musulmans sont traitées de singulières et suspicieuses même si
les mêmes demandes ont été adressées par d’autres communautés.
3.
Les musulmans occidentaux ne doivent plus être considérés comme communauté
fermée et isolée, cela était vrai avec la 1ère génération, mais les 2ème
et 3ème générations deviennent de plus en plus visibles, ouvertes et
engagées.
4.
L’auteur est contre les institutions communautaires (Ex : les écoles privés
islamiques). Il encourage l’intégration dans la société et la création des
institutions extra communautaires.
CHAPITRE 10 : Les défis
1.
Nécessité d’unifier la terminologie pour supprimer la confusion.
2.
Dans un pays démocratique, il ne faut pas parler de minorités, car tous les
citoyens sont égaux.
3.
Responsabilité double :
- Les pays occidentaux doivent lutter contre le
racisme, la discrimination pour empêcher les tentations victimaires des
musulmans.
- Les musulmans doivent développer leur sentiment d’appartenance
en s’engageant dans les problèmes sociaux et en participant aux activités
culturelles.
4.
Les problèmes liés aux nouveaux immigrants sont exploités pour jeter le doute
sur tous les autres musulmans.
CHAPITRE 11 : La
question des femmes
1. La situation des
femmes musulmanes est influencée par les lectures littéralistes, par
l’avis de certains anciens savants influencés par leur milieu culturel ou par
des savants contemporains ayant peur des mœurs occidentales.
2. Nécessité d’encourager
les femmes à étudier la religion pour avoir des lectures féminines ainsi
que de leur donner la liberté de choisir et de décider.
CHAPITRE 12 : Le sentiment
d’appartenance et l’approche post-intégration
1. Le problème des
musulmans en occident n’est pas religieux mais plutôt psychologique.
2. Parler
d’intégration laisse penser qu’il y a déjà deux parties bien séparées. Il
faut plutôt parler de post-intégration et ne pas négliger la contribution
historique des immigrés dans la construction des pays occidentaux.
3. Nécessité de
développer le contenu des enseignements et pour les musulmans et pour les
occidentaux pour que chacun comprenne mieux l’autre et connaisse mieux sa
culture.
CHAPITRE 13 : Les
questions sociopolitiques, les médias
1. Problème de deux
côtés :
- Les politiciens essaient
d’islamiser les questions sociales (habitat, chômage…)
- Les musulmans continuent
à avoir un sentiment victimaire.
2. Exemple : Le problème d’intégration de la Turquie à
l’Union européen est purement religieux.
3. La plupart des médias aujourd’hui amplifie
les problèmes et aggrave les phobies.
CHAPITRE 14 : Les racines
de l’Europe… et de l’occident
1.
Pour l’occident, l’identité historique de l’Europe est gréco-romaine et judéo-chrétienne. On essaie donc de lutter contre l’islam qui risque de détruire cette image.
2.
L’occident néglige les liens entre l’Europe et l’Islam dans l’histoire et le
rôle des différents savants et intellectuels musulmans.
==> L’occident doit accepter la diversité de
son passé pour maîtriser la pluralité de son avenir.
CHAPITRE 15 : La
réforme et les 7 « C »
L’auteur
fait appel à une réforme radicale qui se base sur les 7 « C » :
CHAPITRE 16 : L’occident
et son miroir : un nouveau nous
1.
Nécessité de distinguer les problèmes religieux des problèmes socio-économiques,
et les problèmes internes de ceux liés à l’immigration.
2.
la plupart des musulmans occidentaux essaient de respecter les 3L (Langue,
Loi et Loyauté). Il y a certes des exceptions mais ils sont surtout des
réactions humaines suite à la discrimination et le racisme.
3.
Pour établir à nouveau la confiance, il faut faire appel à un nouveau nous
qui réunit tous les sexes et les religions et qui vise à créer des projets communs
à tous les catégories de la société.
CHAPITRE 17 : Critiques
et oppositions
Les
différents fronts qui critiquent l’auteur sont :
Style
du livre
Même
si le livre est petit, il contient un grand nombre d’idées. Heureusement,
l’auteur l’a rendu compréhensible et structuré en le divisant en plusieurs
chapitres traitant chacun un thème bien précis. C’est vrai que certaines idées sont
répétées dans plusieurs chapitres, mais je trouve cela normal, car c’est
difficile de séparer complètement les différents sujets discutés.
Points d’accord
Pour
résoudre les problèmes des musulmans occidentaux, la responsabilité est
partagée entre les musulmans et les occidentaux :
o
Dépasser
la notion d’intégration vers les notions d’appartenance et de loyauté.
o
Se considérer comme de vrais citoyens dans les
pays où ils habitent, ceci bien sûr sans avoir à délaisser leurs propres
croyances.
o
Appliquer les 7 « C » détaillées par
l’auteur.
o
Arrêter de jouer le rôle des victimes.
o Étudier bien la religion et suivre une réforme
basée sur les sources des fondements.
o Établir un dialogue qui part des points d'intersection avec l'autre.
- Les occidentaux doivent :
o
Admettre la contribution des musulmans dans
l’histoire de l’occident.
o
Distinguer les problèmes sociaux économiques des
problèmes religieux.
o
Séparer les problèmes des musulmans résidents de
ceux des nouveaux immigrés.
o
Ne pas exploiter les problèmes des musulmans
dans les élections.
o
Empêcher les médias d’aggraver les phobies.
o Appliquer les droits de l'Homme et les principes de liberté et lutter contre le racisme et la discrimination.
Points de désaccord
- L’auteur en parlant de la laïcité donne
l’impression que c’est une chose positive puisque les citoyens doivent avoir
les mêmes droits sans prendre en compte leurs religions ou leurs croyances. Ceci peut
être vrai, cependant, il ne faut pas oublier que la laïcité aujourd’hui devient
une sorte de religion citoyenne qui peut impacter directement ou indirectement
les croyances des citoyens.
Exemple 1 : Quand l’Etat encourage un système
bancaire qui est contre les fondements d’une religion, les citoyens sont
influencés, car ils ne trouvent pas d’autres moyens légitimes pour se financer.
Exemple 2 : Quand l’Etat interdit le voile
sous prétexte qu’il provoque les autres et qu’avec cela on veille à appliquer
l’égalité et à aider les femmes à se libérer des traditions injustes, je trouve
que cela est plutôt contre les droits de l’Homme, car on interdit aux femmes de
pratiquer leur religion en toute liberté.
==> Donc il y a un grand fossé entre la
théorie et la pratique et la notion
de la laïcité est très élastique et
difficile à cerner.
- L’auteur fait appel à la séparation entre la
religion et la culture, chose que je trouve non applicable dans les pays
occidentaux. En effet, il est très difficile de déterminer les limites entre
les deux niveaux; ce qui représente la culture pour une partie peut être liée à
la religion pour une autre (problème du voile par exemple: dans l’occident, le
voile peut être signe d’inégalité ou de non appartenance alors que c’est une
obligation dans l’Islam).
- Je suis d’accord avec l’auteur quand il dit
qu’il faut contribuer aux activités et créations culturelles (art, cinéma, …),
mais cela n’est pas toujours faisable.
Exemple : Dans le domaine du cinéma ou la musique par
exemple, si un musulman veut contribuer dans le contexte actuel, il va galérer
pour respecter tous les principes de l’Islam, il va rencontrer de sérieux
problèmes, à moins qu’il laisse tomber certains de ses principes.
Évaluation du livre
Personnellement,
j’ai bien aimé le livre, il est riche d’idées et décrit bien la situation des
musulmans occidentaux, leurs problèmes et leurs défis. En plus, j’ai trouvé le
raisonnement de l’auteur neutre, objectif et impartial. Cependant, je ne suis
pas d’accord avec l’auteur sur quelques idées, donc la note que je donne au
livre est 4/5.
Amal.